Une révolution… ou simplement un nouvel outil ?
Google a récemment dévoilé Pomelli, une plateforme expérimentale issue de Google Labs et DeepMind.
Son objectif : permettre aux petites et moyennes entreprises de créer facilement du contenu en ligne cohérent avec leur image de marque, sans expertise technique ni recours à des outils complexes.
L’idée est séduisante, surtout dans un contexte où de nombreuses entreprises cherchent à produire plus de contenu avec moins de ressources.
Curieux de comprendre comment cette solution se positionne, j’ai décidé de la tester moi-même, le 5 novembre 2025, dans sa version expérimentale.
Premiers constats : une expérience fluide et intuitive
Pomelli se présente dans une interface claire et minimaliste.
L’utilisateur n’a qu’à entrer l’adresse de son site web, et la plateforme en analyse les couleurs, les textes, les visuels et les mots-clés pour comprendre le ton et la personnalité de l’entreprise.
Cette première étape fonctionne étonnamment bien : les couleurs dominantes, le style d’écriture et même les valeurs mises de l’avant sont correctement identifiées.
L’outil semble particulièrement efficace pour les entreprises qui ont déjà une identité visuelle et un ton de communication bien établis.
Toutefois, si le site est générique ou mal structuré, Pomelli reproduira ces faiblesses.
En d’autres mots, l’outil ne corrige pas le manque de branding : il le reflète.
Création de contenu : simple, flexible et encore en évolution
Une fois l’analyse terminée, Pomelli propose déjà plusieurs suggestions de thèmes à explorer pour des publications ou des campagnes.
Les idées sont présentées sous forme de pistes concrètes : messages à transmettre, angles possibles ou types de contenu à prioriser. Certaines de ces suggestions se démarquent réellement et peuvent servir de bon point de départ pour bâtir une ligne éditoriale ou planifier une série de publications.
À partir de là, l’utilisateur peut demander à la plateforme de générer des visuels accompagnés d’un titre et d’un sous-titre.
J’ai bien apprécié la facilité à modifier le format d’image selon les besoins : carré, vertical ou horizontal, tout se fait en un clic.
Les images, toutefois, paraissent encore trop artificielles : on perçoit rapidement qu’elles sont générées par l’IA
Le rendu visuel manque de naturel et ne rivalise pas encore avec des photos réelles ou professionnelles.
Cela est d’autant plus étonnant qu’on continue à prendre cette direction, alors qu’on observe parallèlement une certaine lassitude grandissante du public face à ces visuels synthétiques.
Peut-être que ce type d’approche ne conviendra pas à toutes les entreprises, notamment à celles dont la philosophie repose sur l’humain, la proximité ou la sincérité du message.
Côté langues, la plateforme est actuellement en anglais, mais il est possible de demander à Pomelli de traduire les textes en français. Les traductions ne sont pas mauvaises ; elles demandent simplement un peu d’ajustement pour s’adapter au ton et au vocabulaire souhaités.
On peut facilement imaginer que les prochaines versions incluront un éventail plus large de langues.
Un outil jeune, mais prometteur
Pomelli en est encore à ses débuts, et il faut le voir comme tel.
Ce n’est pas un produit fini, mais une expérimentation : une étape dans la volonté claire de Google de simplifier la création de contenu pour les PME.
On peut d’ailleurs imaginer que les prochaines versions de Pomelli ne se limiteront pas aux visuels statiques. Avec les avancées rapides de Google dans la génération d’images et de vidéos, il ne serait pas surprenant de voir apparaître, à terme, des fonctionnalités permettant de créer des contenus animés ou des formats courts pour les réseaux sociaux.
Ce type d’outil pourrait bien, à terme, devenir un appui intéressant pour les entrepreneurs.
Mon verdict : un outil prometteur, mais encore perfectible
À ce stade, Pomelli ne remplace pas les solutions existantes.
À mon avis, un duo d’outils comme ChatGPT et Canva demeure une solution intuitive pour quiconque souhaite produire du contenu facilement.
Cela dit, tout le monde n’est pas nécessairement à l’aise avec ces plateformes : plusieurs entrepreneurs ou petites entreprises ne possèdent pas la même aisance technologique ni le temps d’apprendre à utiliser ces outils.
C’est probablement là que des solutions comme Pomelli pourraient gagner en popularité dans les prochaines années, à condition, bien sûr, que la qualité des visuels et la précision du contenu continuent de s’améliorer.
C’est une belle démonstration de ce que l’avenir du contenu automatisé pourrait devenir mais aussi la preuve que la créativité et la sensibilité humaines conservent toute leur valeur.
En conclusion : une évolution à suivre
Derrière chaque outil, il y a une intention : aller plus vite, produire plus, simplifier.
Mais le marketing numérique n’est pas qu’une question d’efficacité.
Il est aussi le reflet de notre manière de raconter, de ressentir et de nous représenter.
Peut-être qu’en cherchant à tout automatiser, on redécouvre justement la valeur du geste humain dans la création.
L’expérience est ouverte à ceux qui souhaitent la découvrir.
Si vous êtes curieux de voir jusqu’où Google ira dans cette démarche, vous pouvez explorer la version expérimentale de Pomelli sur Google Labs : https://labs.google/pomelli
Peut-être y verrez-vous une promesse, un outil, ou simplement une autre étape dans l’évolution du marketing numérique.
